Comment as-tu découvert La tête ailleurs et rencontré Luna ?
L : J'ai découvert La tête ailleurs grâce aux albums illustrés par Ève Gentilhomme, notamment La nuit tombe, Maman rêve. Je ne connais pas personnellement Ève, mais je suis son travail sur Instagram, et nous avons collaboré avec une même autrice, dans les albums que nous avons illustrés. Puis avec Luna, nous nous sommes rencontrées à la Foire internationale du livre jeunesse de Bologne, en avril 2024, j'y étais dans le cadre du “Voyage à Bologne”, organisé par la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse.
Quelle est la genèse du livre ? Qu’est-ce qui t’a inspirée pour l’écriture de La Semaine de Kopa ?
L : J'ai commencé à écrire La Semaine de Kopa en novembre 2018 (ça remonte), alors que j'étais en résidence de création à L'usine Utopik, un super lieu à Tessy-Bocage, en Normandie. Fidèle à ce que j'aime faire lorsque je suis libre dans la création, je me suis inspirée de celles et ceux qui
m'entouraient, de promenades, de rencontres, des commerces du village. Petit à petit l'histoire a pris forme, je l'ai ensuite laissée de côté plusieurs années. Le voyage à Bologne a été l'occasion de remettre à jour un peu tous les projets perso que j'avais laissés de côté, c'est devenu La Semaine de Kopa.
As-tu défini les illustrations avant le texte ou inversement ?
L : Les premières planches ont été réalisées presque simultanément à l'invention de l'histoire. Depuis, autant le texte que les images ont beaucoup évolué. On retrouve bien sûr un univers graphique similaire, les techniques aussi sont les mêmes qu'utilisées initialement.
Tu as déjà illustré plusieurs livres jeunesse. Est-ce que c’est la première fois que tu réalises à la fois les illustrations et le texte ?
L : J'ai déjà écrit et illustré deux ouvrages : L'usine (un leporello en auto-édition,) et Le gang des chats (éditions Auzas, et qui est malheureusement presque épuisé). La base de chaque histoire et les premières planches ont à chaque fois été créées lors de résidences. Je m'inspire d'un territoire, de rencontres, d'observations, d'une usine, de chats et de petits riens.
Pourquoi avoir choisi des oiseaux pour les personnages du livre ?
L : J'aime dessiner les animaux. Au commencement de ce projet, j'avais rencontré plusieurs personnes dont les noms de famille étaient des noms d'oiseaux, ça m'avait touchée et je m'étais dit que ce serait chouette de faire un livre avec différentes familles d'oiseaux.
La Semaine de Kopa a été illustré à la gravure et aux crayons de couleur, pourquoi ce choix ?
L : J'aime mélanger les techniques, j'aime essayer des choses, j'aime la douceur du crayon de couleur et le contraste qu'apporte la gravure. J'aime aussi m'emparer des opportunités qui se présentent à moi, et lorsque j'ai commencé ce projet, en résidence à L'usine Utopik, il y avait une grande presse à gravure dans l'atelier, à ce moment je n'en avais pas à mon propre atelier, alors j'ai décidé de ne pas laisser passer cette occasion de faire de la gravure !
Dans le texte, tu abordes des thématiques comme le doute, la confiance en soi... Pourquoi est-ce que ça te paraît important d’aborder ces sujets avec des enfants ?
L : J'ai envie de parler de la vie aux enfants, de tout ce qui est joyeux, drôle, étonnant, mais aussi des doutes, des peurs, de tous les questionnements qui traversent la vie, autant chez les enfants que chez les adultes. J'essaie d'accompagner les enfants en leur montrant qu'enfants comme adultes, on peut s'interroger, que parfois, ce que l'on montre et ce qui se passe en nous peut être différent, et que se poser des questions, avoir des sentiments et des émotions, ce n'est pas forcément grave, c'est la vie !
Propos recueillis par Noémie Famer & Jeanne Lerch